Entre les oublis de pilule, l’hypersensibilité aux hormones et le manque de polyvalence du stérilet, il est évident que toutes les formes de contraception ne conviennent pas à toutes les femmes. D’un côté, il y a les femmes qui choisissent une méthode contraceptive et continuent de l’utiliser tout au long de leur vie reproductive. Et de l’autre se trouvent les femmes qui ne trouvent pas la méthode idéale et changeront de dispositifs plusieurs fois. Il faut savoir que changer de méthode de contraception, c’est tout à fait possible, mais attention à ne pas se précipiter. En effet, un mauvais choix de méthode, ou encore une phase de changement inadaptée, peut multiplier le risque de grossesses non désirées et le risque de prise de poids. D’autant plus que certaines méthodes contraceptives sont pointées du doigt pour leur effet négatif sur le poids corporel.
La contraception hormonale et la prise de poids
Vous vous doutez bien que la pilule, tout comme les autres contraceptions hormonales, ne contient pas de calories. Mais elle peut entraîner une prise de poids conséquente, mais seulement à certaines femmes, et pas à d’autres. En effet, toutes les méthodes contraceptives à base d’hormones fonctionnent de la même façon : la progestérone de synthèse contenue dans les comprimés (pour la pilule contraceptive) ou libérée par le dispositif contraceptif (dans le cas d’un implant sous-cutané) se répand dans tout l’organisme et circule dans le sang.
Il faut savoir que chaque mois, l’hypophyse, une petite glande du cerveau, déclenche la fabrication d’un ovule, c’est-à-dire la cellule féminine de la reproduction. Une fois l’hormone progestative détectée par l’hypophyse, celle-ci se comporte comme si la femme était enceinte. Or, pendant une grossesse, aucune ovulation ne se déroule afin d’éviter l’apparition de plusieurs fœtus d’âges différents. Ainsi, la contraception à base d’hormone fait croire au cerveau que la femme est déjà enceinte, afin de bloquer l’ovulation et d’empêcher toute grossesse.
D’un autre côté, l’organisme de la femme sous contraception (et donc en état de grossesse artificielle) se comporte bel et bien comme si la grossesse était réelle. Or, la plupart des femmes enceintes ont l’impression de prendre du poids dès les premiers mois de grossesse. Il s’agit, en fait, du poids de la grossesse elle-même (le fœtus, le placenta ou encore le liquide amniotique), et du poids des graisses sous la peau, qui servent de réserve pour l’alimentation du bébé en gestation. Bien entendu, le phénomène n’apparaît pas toujours de la même manière chez toutes les femmes : certaines femmes retrouvent leur poids initial après la grossesse, tandis que d’autres conservent jusqu’à 6 kilos.
Et il en va de même pour beaucoup de femmes qui adoptent ou changent de méthode contraceptive, même si ce phénomène ne concerne qu’une femme sur cinq qui prend de la pilule. Pour supprimer facilement ces kilos excessifs, il est préférable de suivre des régimes minceur, comme le régime yaourt, et de pratiquer régulièrement une activité physique.
La prise de poids liée à l’implant contraceptif
On sait tous que l’implant contraceptif possède les mêmes compositions qu’une pilule contraceptive : il contient également une hormone progestative de synthèse. Son utilisation est particulièrement recommandée en cas de contre-indications à la pilule, ou encore pour éviter les oublis lors des prises quotidiennes de pilules. Bien évidemment, on retrouve les mêmes effets secondaires que pour la pilule contraceptive. Et parmi ces effets indésirables se trouve la prise de poids, qui survient chez certaines femmes.
La prise de poids est liée à la modification de l’équilibre hormonal, due à la présence permanente de la progestérone dans le sang. Ainsi, il peut y avoir une augmentation de l’appétit ou encore une diminution des exercices physiques, ce qui peut multiplier le risque d’une prise de poids. Mais rappelons que les réactions vis-à-vis de l’hormone de synthèse varient toujours d’une femme à l’autre.
Si les effets secondaires de l’hormone progestative sont trop importants, il est préférable de consulter son médecin-traitant ou encore un gynécologue qualifié. Le professionnel de santé pourra ensuite réaliser un bilan sanguin pour connaître les taux de cholestérol et de triglycérides, susceptibles d’induire une prise de poids excessive. Il pourra également recommander diverses précautions pour éliminer tout facteur de risque lié à la prise de poids :
- éviter les aliments riches en matières grasses et en glucides ;
- privilégier les fruits et légumes ;
- éviter le tabac et l’alcool ;
- éviter le stress permanent ;
- pratiquer des exercices physiques.
Comment changer de contraceptif en toute sécurité ?
Outre la prise de poids, un des risques encourus lors d’un changement de méthode contraceptive est sans doute la grossesse non désirée. En effet, les grossesses non désirées suite à un changement inadapté ne sont pas rares : une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques) a révélé qu’une femme sur deux ayant eu recours à une interruption volontaire de grossesse avait changé de méthode contraceptive.
Afin d’éviter tout risque d’interruption contraceptive, il convient toujours d’en parler à son médecin, qui expliquera comment passer de l’ancien dispositif au nouveau tout en évitant tout risque de grossesse. En effet, le risque apparaît dès l’arrêt de la pilule ou de l’implant, à n’importe quel moment du cycle menstruel. Ainsi, n’arrêtez pas la prise de pilule en cours de route, sous prétexte que vous souhaitez vous tourner vers l’implant contraceptif. Mais si vous souhaitez toujours arrêter, prenez au moins la précaution d’utiliser un préservatif à chaque rapport.
Voici quelques changements de contraception sans risque, que vous devez faire part à votre médecin pour examiner votre situation physique :
- Si vous êtes habituée à la pilule et que vous souhaitez changer pour un stérilet, n’arrêtez pas votre pilule quotidienne avant d’avoir rencontré votre médecin.
- En cas de changement de pilule, suivez les indications de votre médecin qui tiendra compte des spécificités de l’ancienne et de la nouvelle pilule.
- En revanche, si vous vous tournez vers une contraception définitive, comme la stérilisation, votre médecin devra respecter un délai de réflexion de 4 mois, pendant lequel vous devez toujours continuer votre contraception antérieure.